L´ART DE LA GUERRE CHEZ LES PROTO-BULGARES
12/11/2020
Les guerriers bulgares disposaient d´une vaste panoplie d'armes défensives et offensives, leur apportant de nombreux avantages dans la bataille.
La plus importante d´entre elles était l'arc. Les Bulgares maniaient un arc dit recourbé. Il se composait de nombreuses pièces, nécessitait un temps de fabrication considérable et des artisans qualifiés. Lorsque l'arc n'était pas utilisé, sa corde était décrochée et il était rangé dans un étui en cuir qui épousait sa forme. Cela lui assurait une durée de vie plus longue.
Les flèches de cet arc étaient transportées dans un carquois attaché à la ceinture du guerrier avec deux sangles. Les flèches étaient positionnées de manière à ce que leurs pointes soient dirigées vers l’extérieur. La partie inférieure du carquois était plus large, pour préserver les plumes des flèches. Le côté du carquois en contact avec le corps était plat et légèrement concave. Il était composé d’une structure en cuir, renforcée de cerceaux de fer. Ils servaient à la fois de décoration et de protection.
Les guerriers bulgares utilisaient l’épée ou le sabre dans le combat au corps-à-corps, et parfois les deux lors des batailles. La plupart des cavaliers privilégiaient le sabre, du fait de sa lame courbe et pouvait l’utiliser efficacement depuis leur monture. Il était également plus facile de l'extraire du corps de leurs adversaires, grâce à sa forme particulière.
L'épée utilisée par les Proto-bulgares était appelée palache. Parmi les rituels et les cérémonies majeurs des anciens Bulgares, le serment prêté sur l'épée était sans conteste l’un des plus importants.
La lance était également répandue. Des versions longues et courtes de cette arme furent mises au point. La deuxième catégorie était réservée au lancer. Les lances longues étaient utilisées pour le combat direct. Les lanciers les plus habiles jouissaient d'une grande popularité au sein de l’armée. Les souverains et les chefs bulgares de renom s’entraînaient avec ardeur, dans l’espoir de maîtriser l’art de la lance. Certains d'entre eux étaient célèbres pour leur compétence dans le maniement de cette arme d’hast. Le khan bulgare Tervel en est un exemple marquant. Le fait qu'il préférait manier la lance est attesté par une miniature de l'Évangile catholique, où le souverain bulgare est représenté sur le champ de bataille, armé d’une lance et d’un bouclier.
Les lances étaient portées à l’épaule ou sanglées dans le dos. Leurs fers étaient décorés de rubans colorés qui indiquaient l'appartenance des guerriers à leurs régiments d’appartenance.
Les casques et les boucliers étaient les équipements défensifs les plus largement répandus. Les boucliers étaient ronds, généralement en cuir, tendu sur un cadre ou une base en bois. Les cavaliers légers portaient de petits boucliers ronds à leur bras gauche qui arrêtaient les flèches tirées sur eux ou déviaient les coups d’épée. Des boucliers plus grands, ronds également, étaient utilisés par les guerriers bulgares lourdement armés. Ils complétaient l’utilisation d’une arme et leur ont permis de mener avec succès des assauts à cheval et à pied contre leurs ennemis.
Les casques étaient faits en cuir et en métal. Les cavaliers bulgares légers portaient généralement des chapeaux de cuir.
Les guerriers bulgares utilisaient des armures lamellaires ou de mailles – de cuir et de métal. Les guerriers plus modestes portaient des manteaux de cuir épais. Mais les guerriers d'élite, le souverain et sa cour portaient des armures de métal. Les parties antérieures de leurs chevaux étaient également protégées par du métal - des découvertes archéologiques ont révélé des licols et des harnais comportant ce matériau. La plus grande force de l'armée bulgare à cette époque était la cavalerie lourde. De nombreux ouvrages des chroniqueurs byzantins y faisant référence ont été préservés. Une note en parle plus longuement.
Ce n'est pas un hasard si elle se rapporte à l’année 813, lorsque le khan Krum envoya 30 000 soldats "couverts de fer". Cela a sans aucun doute impressionné les chroniqueurs byzantins.
Parmi les armes des Proto-bulgares, le lasso appelé arkane occupait une place importante. Il était utilisé de manière habile par tous, du guerrier le plus ordinaire au plus noble. Son but premier était de capturer le bétail domestique, mais il a progressivement trouvé son utilité dans les campagnes militaires. Avec un arkane lancé adroitement, on pouvait immobiliser un captif, désarmer un ennemi, etc. Malgré les changements civilisationnels, le lasso continua à être utilisé par les guerriers bulgares. Les soldats du roi Kaloyan utilisèrent des arkanes contre les croisés, prouvant que ces armes continuaient à être populaires.
Le fouet était largement utilisé. Entre les mains de guerriers expérimentés, il devenait une arme redoutable. Grâce à lui, ils pouvaient même réussir à désarmer un ennemi en armure et l’empêchaient de s’approcher, qu’il soit armé d'une hache ou d'une épée.
Lors des combats, les guerriers Proto-bulgares utilisaient de nombreuses manœuvres et mouvements tactiques pour réussir à prendre l’avantage.
Les Bulgares étaient habituellement formés en plusieurs rangs, constituées d'unités indépendantes, mais conservant peu d’espace entre elles. Cela donnait l'impression qu'ils formaient une masse compacte, tout en étant capables de se déplacer et de se reformer facilement. La première rangée était la plus imposante, avec le plus de guerriers en formation serrée. Derrière eux se trouvaient les autres soldats. Les Bulgares plaçaient leurs chevaux frais et leurs chariots à l'arrière. De cette façon, ils étaient protégés d'une attaque contre l’arrière-garde. Les troupes de réserve se trouvaient généralement entre le camp et l'armée principale. L'ennemi ne pouvait pas les voir, mais ils étaient suffisamment près pour intervenir en cas de besoin.
Les Proto-Bulgares attaquaient par surprise, puis se repliaient, essayant de pousser les ennemis dans des pièges et embuscades préparés à l'avance. De cette façon, ils pouvaient économiser leurs troupes et remporter des victoires avec moins de pertes. L'agilité de la cavalerie bulgare leur permettait de frapper rapidement et de manière inattendue à différents endroits, créant la confusion chez l'ennemi, brisant son esprit combatif avant de le vaincre.
Lors d'une confrontation directe, la première ligne, généralement composée de guerriers lourdement armés, se ruait vers la formation ennemie afin de briser ses rangs. C’est alors que les cavaliers s’engouffraient dans la percée et commençaient à se disperser sur les flancs. De cette façon, les ennemis abandonnaient leur formation et leur bon ordre. Le tout en étant criblés de flèches, ils finissaient par perdre courage et battaient en retraite dans la panique, ce qui leur coûtait la vie.
Les invités et les visiteurs du Parc Historique peuvent profiter d'une démonstration de techniques de combat, incluant différentes armes de l'arsenal des Proto-bulgares –l’épée, le fouet ou encore l'arc. Les reconstituteurs du club Majesté, du Parc Historique, partageront avec vous de nombreux détails et informations intéressantes. Ceux qui le souhaitent pourront se photographier avec les guerriers, tirer à l’arc et vivre pleinement leur aventure dans le monde des Proto-bulgares.