Les Proto-Bulgares

LA SOCIÉTÉ DES PROTO-BULGARES

Pour les Proto-Bulgares, le plus important était le clan. Chacun d’entre eux portait le nom de son créateur. Parmi les plus célèbres, on compte les clans Doulo, Ermi, Oukil, Kouviar ou Chakarar.

L'aîné - le plus âgé de son clan, était obligé de subvenir aux besoins de ses membres, de veiller à sa cohésion et de maintenir sa capacité de combat, en mettant à la disposition du chef de tribu un certain nombre de cavaliers avec les armes et l'équipement nécessaires.

L'aîné n'était pas toujours le chef de guerre des soldats de son clan. Après avoir atteint un certain âge, son fils aîné le remplaçait. Cependant, le droit de l'ancêtre d’officier en tant que juge suprême et son privilège de mener les sacrifices dédiés au dieu supérieur restaient inchangés.

Tous les hommes aptes au combat et les femmes aptes au travail étaient traités sur un pied d'égalité aux yeux de l'aîné. Il était aussi responsable de répartir les ennemis vaincus, devenus esclaves, entre les familles.
Les orphelins des guerriers morts au combat n’étaient pas seulement la préoccupation des veuves, mais de tout le clan. Il les soignait et les honorait comme des enfants de guerriers, ayant défendu l'honneur du clan sur le champ de bataille. Le clan partageait non seulement la gloire et le mérite, mais aussi la honte, comme lorsqu’un de ses combattants se déshonorait sur le champ de bataille ou fuyait face à l'ennemi.

La famille avait moins d’importance que le clan. Les membres de la famille étaient les premiers à obéir aux lois du clan et à la volonté de son chef.

Le chef de famille était responsable du pain quotidien de tous ses membres, femmes et enfants. Il était également de son devoir d’éduquer ses fils aux arts de la guerre et de la chasse. La femme la plus âgée de la famille préparait les jeunes filles à devenir femmes au foyer, dont la principale préoccupation serait la préparation de la nourriture et des vêtements. Mais en raison des conditions de vie difficiles et de l'absence fréquente des hommes pendant les campagnes militaires, les femmes apprenaient également à monter à cheval et à tirer à l'arc pour protéger leur foyer.

La tribu se situait au-dessus du clan. Elle était composée par les clans proches et lointains. Au commencement, le chef de tribu était choisi par les aînés par rapport à ses qualités militaires et de meneur. Peu à peu après le Ve siècle après J.C., la situation se mit à changer. Les chefs de tribus devinrent des souverains : les khans, dont le pouvoir s’héritait alors de père en fils ou à un autre parent proche.

L'autorité suprême chez les tribus Proto-Bulgares était exercée par le Grand Khan (« kanas-subigi »). Il était dit que son pouvoir provenait de la divinité suprême, et qu’il y avait un lien magique entre lui et le souverain. Si la volonté divine venait à détourner son regard du grand khan, alors les aînés des tribus avaient le droit non seulement de le renverser, mais aussi de le mettre à mort.

Le Grand Khan était à la fois le chef militaire suprême, le gouverneur de la nation, le grand prêtre et le juge suprême. Sa parole faisait loi, et ceux qui l'entouraient exécutaient sa volonté.

Grâce à leur société bien organisée, en suivant les règles et l'ordre établis, en s'entraidant et en respectant la volonté du souverain, les Proto-Bulgares remportèrent de nombreuses victoires et s'installèrent sur de vastes territoires. Les efforts qu'ils ont tous déployés dans la même direction, dans la réalisation de leurs efforts, sont devenus leur marque de fabrique. Transmise de génération en génération, cette tradition se poursuit encore aujourd'hui. De nos jours, les enfants bulgares apprennent encore l'histoire du faisceau de flèches que le khan Koubrat donna à ses fils. De cette façon, d'importantes leçons sont transmises à travers les générations et les héritiers des anciens Bulgares apprennent que le succès est enraciné dans la force d'une société saine, d'une famille forte et des efforts de coopération qu'ils effectuent chaque jour.