Le Second Empire Bulgare

LES GUERRIERS DU SECOND EMPIRE BULGARE

Dans les lignes suivantes, vous apprendrez quelques faits particuliers sur les guerriers du Second Empire bulgare.

Si l'Antiquité et le début du Moyen-Âge étaient caractérisés par le fait que les dirigeants menaient de grandes armées et que les batailles se distinguaient par leur ampleur et leur portée au cours de cette période, les XIIe et XIIIe siècles constituèrent un changement où l'accent était mis sur des unités militaires plus restreintes mais formées et entrainées professionnellement. L'armée se composait en majorité de militaires de carrière, et non plus d’un ensemble de conscrits. Ces hommes, payés pour combattre, étaient bien entraînés et particulièrement disciplinés. Être soldat était leur profession. Par conséquent, ils cherchaient à obtenir les meilleures armes défensives et offensives disponibles à l'époque. L'objectif était qu'une unité militaire relativement compacte mais bien entraînée puisse prendre l'avantage sur le champ de bataille, faire une percée et gagner en minimisant ses pertes.

Comme à l’époque du Premier Empire bulgare, l'armée a continué d'être divisée en infanterie et en cavalerie. Ici, cependant, l'infanterie constituait déjà un plus grand pourcentage de l'armée que la cavalerie. Il a également été rapporté que des fantassins lourdement équipés portaient une cotte de mailles en métal, de grands boucliers, des épées et des lances. Il y avait différents types d'infanterie en fonction des tâches à effectuer sur le champ de bataille.

La cavalerie, beaucoup plus maniable, réussissait à accomplir à la fois des tâches purement stratégiques et à mener des frappes tactiques. La fierté de l'armée bulgare était sa cavalerie lourdement armée - des guerriers entièrement vêtus de fer. Leurs rangs n'étaient pas nombreux, car leur armement et son entretien étaient particulièrement coûteux. Mais en raison de leur force et de leur effet de mouvement au combat, ils déterminaient souvent l'issue des batailles et étaient très appréciés par les chefs de guerre.

Un large éventail d'armes était utilisé. Nous nous concentrerons ci-dessous sur l'arsenal que possédaient les soldats bulgares.  L'arc et ses flèches étaient les principales armes offensives de la cavalerie et de l'infanterie. Entre le XIIe et le XIVe siècle, les Bulgares ont utilisé les arcs dits "composites" ou "à réflexe". Dans sa section centrale, leur arc était courbé vers l'intérieur et aux extrémités vers l'extérieur. Les arcs composites donnaient une accélération supplémentaire aux flèches qu’ils tiraient et avaient un grand pouvoir de pénétration, atteignant une distance de 400 à 500 pas. Les extrémités des flèches étaient en fer forgé et durci, avaient un profil en forme de feuille, rhomboïde, à trois ailettes et pyramidal. Le rôle des différentes flèches dépendait de la nature de la bataille. 

Pendant leurs campagnes, les soldats conservaient leurs flèches dans des carquois, qui contenaient environ 40 flèches. Séparément, chaque archer transportait dans un petit sac un nombre suffisant de pointes de flèches. Les carquois avaient la forme de boîtes cylindriques allongées. Ils étaient généralement construits en bois et cousus avec du cuir ou d'autres matériaux souples. Tout au long du Moyen Âge, les Bulgares se sont distingués par leur dextérité à l'arc.

Il y avait plusieurs types de lances, différentes selon leur objectif - la cavalerie et l'infanterie en étaient armées.  La lance longue, qui faisait office d’arme d’hast, pouvait atteindre une longueur de 4 m. Avec de si longues lances, les guerriers à cheval ont pu faire chuter la cavalerie ennemie de leur monture et maintenir l'infanterie à une distance de sécurité. Parfois, des crochets métalliques étaient fixés aux pointes de ces lances. Avec l'aide de telles armes, les Bulgares ont renversé les chevaliers en armure de leurs chevaux pendant la bataille d'Adrianople. 

Au XIIIe siècle, les « sulitsi » sont apparues. Contrairement à la lance ordinaire, le manche de la sulitsa était en fer. Ces lances ont été incorporées dans l'arsenal bulgare comme une réponse à la cavalerie, qui était invulnérable aux lances ordinaires.  Cette courte lance en métal était principalement offensive et atteignait 2 m de long, et sa lame de fer - jusqu'à 18 cm. 

L'arme offensive principale à cette époque était l’épée à double tranchant. Elle pouvait être utilisée pour porte un coup de taille à l'ennemi ou pour transpercer un combattant à terre. L'épée avait une longue lame droite et se terminait par une garde en croix et un long manche, dont l'extrémité avait généralement la forme d'une sphère. La poignée était large et permettait d'utiliser l’arme à deux mains.

Au Moyen Âge, les "porteurs de haches" étaient souvent cités dans l'armée bulgare. Ces haches avaient une lame effilée et allongée et leur partie postérieure possédait une forme cylindrique. Cette arme était principalement utilisée dans les combats au corps-à-corps, mais aussi pour creuser sous les murs des forteresses.

Les masses d’armes étaient aussi utilisées pour le combat rapproché. Elles avaient la forme d'un prisme carré avec des pointes, d’un cône double tronqué, de deux pyramides reliées à la base, etc. Les masses étaient l'arme des éléments modestes de l’armée, car leur maîtrise était à la portée de tous.

L'équipement défensif n’a pas particulièrement changé, notamment le bouclier, le casque, l'armure, les genouillères et les jambières.  Les écuyers devaient suivre une formation spéciale. Du XIIe au XIVe siècle, les boucliers étaient pour la plupart en forme d’écu, rectangulaires ou ronds et présentant des variantes suivant leur fonction. Selon leur objectif, ils étaient plus lourds ou plus légers. Les lourds étaient utilisés par les fantassins, car ils couvraient tout leur corps. Ils avaient une structure généralement rectangulaire ou en forme d’écu. Le bouclier léger était populaire parmi les cavaliers et avait une forme ronde. La structure des boucliers était en bois. Ils étaient ensuite recouverts de cuir, et au milieu, leur centre en cuivre brillait. Cet élément était appelé « umbo ». 

 Les armures étaient en mailles, lamellaires ou forgées. Les mailles était composé d'anneaux de métal reliés entre eux, d'un diamètre allant de 0,6 à 1,2 cm. Ils étaient assemblés pour prendre la forme d'une tunique, avec des manches jusqu'aux coudes, ce qui permettait des mouvements plus aisés pour les bras et le corps. C'était extrêmement important, car les combats duraient des heures et nécessitaient une grande endurance physique de la part des combattants. Néanmoins, leur inconvénient majeur était leur vulnérabilité aux flèches ennemies.

L'armure lamellaire était la plus répandue à l'époque. Les plaques métalliques étaient "cousues" sur un vêtement en cuir qui était cintré au niveau du buste. Les armures en plate forgée étaient parfois portées. Elle était portée par les cavaliers, mais leur utilisation était rare car extrêmement couteuse.

Les soldats bulgares utilisaient toutes les armes connues de leur époque et comptaient également parmi les meilleurs fabricants d'armement et d’outils de défense. Grâce à leurs compétences, leur talent et leurs armes de qualité, les guerriers du Second Empire bulgare ont mené avec succès leurs batailles et défendu le nom de la Bulgarie avec dignité.